Charles de Lorraine
Charles de Lorraine fut duc de Chevreuse, archevêque de Reims, évêque de Metz de 1550 à 1551. Elevé au cardinalat en 1547, il est en premier lieu connu comme cardinal de Guise puis cardinal de Lorraine.
Catégories :
Maison de Guise - Cardinal français - Abbé de Cluny - Abbé - Abbaye - Archevêque de Reims - Évêque de Metz - Naissance en 1524 - Décès en 1574 - Ministre français des Finances - Ministre de l'Ancien Régime
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Cardinal | |
Charles de Lorraine de l'Église catholique romaine |
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Charles, cardinal de Lorraine (vers 1555), atelier de François Clouet. Chantilly, musée Condé. |
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cardinal de Guise, puis de Lorraine | |
Naissance | 17 février 1524 à Joinville |
Ordination sacerdotale |
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Consécration épiscopale |
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Évêque | évêque du diocèse de Reims et Metz |
Créé cardinal |
1547par le pape Paul III |
Décès | 26 décembre 1574 à Avignon |
Charles de Lorraine (né le 17 février 1524 à Joinville et mort le 26 décembre 1574 à Avignon) fut duc de Chevreuse, archevêque de Reims, évêque de Metz de 1550 à 1551. Elevé au cardinalat en 1547[1], il est en premier lieu connu comme cardinal de Guise puis cardinal de Lorraine. C'est un homme politique et un intellectuel religieux qui joua un rôle important durant les guerres de religion.
Tout d'abord ouvert à la discussion ainsi qu'à la réforme de l'Eglise, il s'illustra comme le champion de la cause catholique. Avec son frère le duc de Guise, il dirigea la France sous le règne de François II (1559-1560), il participa au colloque de Poissy (1561), puis au concile de Trente (1563). Chef de la maison de Guise, il s'opposa durant le reste de sa carrière à la politique de Catherine de Médicis.
Biographie
Charles de Guise est le second fils de Claude de Lorraine, premier duc de Guise et seigneur de Joinville (qui se distingua sous François Ier) et d'Antoinette de Bourbon-Vendôme.
Suite à la démission de son oncle Jean en sa faveur, il est appelé archevêque de Reims en 1538 à l'âge de treize ans. A la mort de son oncle (1550), il reprend le titre de cardinal de Lorraine. Charles sait, avec son frère aîné, François, duc de Guise, gagner la faveur du roi Henri II. Lui et ses frères exercent une grande influence et jouent un grand rôle dans les affaires du pays. À Reims, le cardinal de Lorraine facilite la création de l'université en 1548 (fermée en 1793 et rouverte en 1961).
Sous le règne de Henri II, Charles professe des opinions gallicanes. D'autre part, contrairement au connétable de Montmorency, le cardinal et son frère François sont d'ardents partisans de la guerre contre les Habsbourg.
Défenseur intransigeant de l'Église catholique apostolique et romaine, le cardinal de Lorraine devient ensuite l'une des principales figures françaises de la Contre-Réforme en se faisant le défenseur des décrets du concile de Trente qu'il souhaite voir appliquer dans le royaume.
Selon Brantôme, «tout ecclésiastique qu'il était, il avait l'âme fort barbouillée». Tout autant son frère François est d'une force d'âme extraordinaire, capable de générosité, tout autant Charles, au contraire, est égoïste et insolent dans le succès. Mais le cardinal est aussi un homme particulièrement habile. Il est adroit, éloquent, plein de ressources et de séduction. Son talent fait de lui un rival de Catherine de Médicis. Prônant la lutte contre le protestantisme, il n'a de cesse de combattre la politique de tolérance civile de la reine mère. Ayant de hautes capacités intellectuelles, le cardinal est employé de nombreuses fois à des fins diplomatiques.
Le cardinal de Lorraine et son frère François réussissent à obtenir le pouvoir à l'avènement du jeune François II (1559). Le cardinal tient dans ce cas entièrement l'administration des finances. Il fait rendre les sceaux au chancelier François Olivier puis, à la mort de ce dernier (mars 1560), sert à désigner Michel de l'Hospital (dont il a favorisé la carrière de magistrat) comme successeur au poste.
Cependant, Charles de Guise doit céder sa place après la mort du jeune roi (5 décembre 1561). Il quitte la cour deux mois plus tard, accompagnant sa nièce Marie Stuart à Joinville. Le cardinal assiste dans ce cas impuissant à l'introduction du protestantisme à la cour. Il continue cependant de jouer un rôle important lors du colloque de Poissy où il s'oppose à Théodore de Bèze, chef du parti protestant. Son intransigeance fait échouer la réconciliation des deux religions au grand dépit de la reine mère.
Suite à l'assassinat de son frère François (18 février 1563), Charles devient le chef de la famille des Guise et du parti catholique en France. Il prend sous sa tutelle les enfants de son frère décédé et cherche par l'ensemble des moyens à nuire aux Montmorency et surtout à l'amiral de Coligny qu'il considère comme responsable de la mort de son frère. Le 8 janvier 1565, alors que la cour se trouve dans le Midi, il manque de peu de se faire tuer dans une rue parisienne par les troupes de François de Montmorency, gouverneur de Paris et fils du connétable Anne. Soucieuse d'établir la paix dans le royaume, la reine mère oblige le cardinal à se réconcilier avec le clan des Montmorency à Moulins en 1566. Il y embrasse publiquement l'amiral de Coligny, mais les deuxième et troisième guerres de religion lui permettent de poursuivre l'amiral de sa vindicte.
Plus tard, il négocie le mariage de Charles IX et d'Élisabeth d'Autriche (1569). Puis, il part à Rome pour participer au conclave qui doit élire un nouveau pape. Malgré son opposition au mariage entre la princesse Marguerite de Valois et Henri de Navarre, qui doit sceller l'union des catholiques et des protestants, il tente de convaincre le pape de donner son accord au mariage.
C'est avec une joie et une surprise extrême qu'il apprend la nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy, parvenue à Rome le 5 septembre 1572. Il s'empresse dans ce cas de regagner Paris, où il pense pouvoir reprendre sa place au conseil du roi. Mais Catherine de Medicis, qui craint son retour aux affaires, lui fait savoir qu'il n'est pas le bienvenu.
Néanmoins, la Couronne se sert régulièrement du cardinal de Lorraine pour ses négociations financières avec le clergé. Charles meurt des suites d'une affection pulmonaire à Avignon le 26 décembre 1574. Il est inhumé dans la cathédrale de Reims.
Sources imprimées
- Lettres du cardinal Charles de Lorraine (1524-1574) , s. d. Daniel Cuisiat, Genève : Droz, coll. «Travaux Humanisme Renaissance», 1998.
Notes et références
Bibliographie
- (fr) Jean-Jacques Guillemin, Le Cardinal de Lorraine, son influence politique et religieuse au XVIe siècle, Chez Joubert, Paris, 1847.
- (en) Henry Outram Evennett, «The Cardinal of Lorraine and the Colloquy of Poissy» in Cambridge Historical Journal, vol. 2, n°2, 1927, p. 133-150.
- (en) Henry Outram Evennett, The Cardinal of Lorraine and the Council of Trent. A study in the counter-reconstituation, Cambridge University Press, Cambridge, 1930.
- (en) Donald G. Nugent, «The Cardinal of Lorraine and the Colloquy of Poissy» in The Historical Journal, vol. 12, n°4, 1969, p. 596-605.
- (en) Nicola Mary Sutherland, «The Cardinal of Lorraine and the colloque of Poissy, 1561 : a reassessment» in Princes, Politics and Religion, 1547-1589, Londres, The Hambledon Press, 1984, p. 113-137.
- (fr) Le mécénat et l'influence des Guises. Actes du Colloque organisé par le Centre de Recherche sur la Littérature de la Renaissance de l'Université de Reims et tenu à Joinville du 31 mai au 4 juin 1994 (et à Reims pour la journée du 2 juin) , sous la dir. de Yvonne Bellenger, Honoré Champion Éditeur, coll. «Colloques, congrès et conférences sur la Renaissance», 1997, 758 p. . Divers articles :
- Jacqueline Boucher, «Le cardinal de Lorraine, premier ministre de fait ou d'ambition (1559-1574)», p. 295-310.
- Marc Venard, «Le cardinal de Lorraine dans l'Église de France», p. 311-329.
- Alain Tallon, «Le cardinal de Lorraine au concile de Trente», p. 331-343.
- Franco Giacone, «Les Lorraine et le Psautier de David», p. 345-363.
- Colette Demaizière, «Le cardinal de Lorraine protecteur de Ramus», p. 365-380.
- Jean-Claude Ternaux, «Les excès de la maison de Lorraine dans l'épitre et la satire du Tigre (1560-1561)», p. 381-403.
- Hermann Lindner, «Rhétorique, poésie, mécénat : "Le Procès" de Ronsard contre le cardinal de Lorraine», p. 405-423.
- François Roudaut, «Le cardinal de Lorraine, François de Guise et Joachim du Bellay», p. 425-442.
- Isabelle Balsamo, «Le cardinal de Lorraine et ses commandes artistiques à Reims», p. 443-467.
- Philippe Desan et Kate Van Orden, «De la chanson à l'ode : musique et poésie sous le mécénat du cardinal de Lorraine», p. 469-494.
- (en) Stuart Carroll, «The Compromise of Charles Cardinal de Lorraine : New Evidence» in The Journal of Ecclesiastical History, vol. 54, n°3, p. 469-483.
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