Mayeul de Cluny

Saint Mayeul ou Maïeul de Cluny est né vers 910 à Valensole, en Provence orientale, et mort en 994 à Souvigny. Il était le quatrième abbé de Cluny.



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Religieux du Moyen Âge - Abbé de Cluny - Abbé - Abbaye - Saint catholique et orthodoxe - Décès en 994 - Personnalité provençale historique - Provence

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  • Saint Mayeul et son temps. Millénaire de la mort de Saint -Maieul, 4e abbé de Cluny, 994-1994, Actes du Congrès Mondial, Valensole 12-14 Mai 1994, ... (source : uni-muenster)
  • A L'ORIGINE DE SOUVIGNY. SAINT - MAYEUL IV ABBE DE CLUNY. MORT A SOUVIGNY. 11 MAI 994 une œuvre de CHAUDAGNE (ABBE PIERRE) paru en 1971 aux éditions MOULINS, ... (source : livres-chapitre)
  • 0007, Messes de Saint - Mayeul de Cluny, 1465-1466, voir réponse n° 46. Chambéry - BM - ms. 0007, Messes de Saint - Mayeul de Cluny, 1465-1466... (source : culture.gouv)
Mayeul, quatrième abbé de Cluny

Saint Mayeul ou Maïeul[1] de Cluny (ou de Forcalquier) est né vers 910 à Valensole, en Provence orientale, et mort en 994 à Souvigny. Il était le quatrième abbé de Cluny. Pendant ses quarante années d'abbatiat, ses liens avec le Saint-Empire favorisèrent l'extension de l'Ecclesia Cluniacensis vers l'est . Il fut sans doute l'un des conseillers écoutés d'Hugues Capet, duc puis roi des Francs, ce qui lui permit de réformer des monastères et d'y placer des abbés réguliers. Enfin, il poursuivit les relations qu'Odon avait nouées avec la papauté. Le destin de Mayeul est exceptionnel. Il fut spontanément reconnu comme saint immédiatement après sa mort, et son culte, qui forma le premier grand culte abbatial clunisien, fut l'un des plus importants du Moyen Âge et persista au Puy ainsi qu'à Souvigny jusqu'à la Révolution.

Une formation d'écclésiastique

Mayeul naît à Valensole en 910 dans une riche famille alleutière de Haute-Provence. Dans son enfance en 916-918, il fuit avec les siens la Provence ravagée par les guerres féodales entre les familles aristocratiques provençales et les familles bourguignonnes amenées en Provence en 911 par Hugues d'Arles, conflits au cours desquels ses parents trouvent la mort[2]. Il se réfugie en Bourgogne, à Mâcon. Il entre dans le clergé séculier, étudie ensuite à Lyon, devient ensuite chanoine de la cathédrale Saint-Vincent de Mâcon, puis archidiacre. En 930, il refuse l'archevêché de Besançon.

Abbé de Cluny

Ce n'est que dix ans plus tard qu'il rentre comme moine à Cluny, où il prononce ses vœux en 943 ou 944. Il exerce dans ce cas la fonction d'«armarius» (garde des ouvrages et maître des cérémonies).

En 948, l'abbé Aymard de Cluny, devenu aveugle, lui laisse diriger le monastère comme coadjuteur. Aymard démissionne de sa charge d'abbé en 954, ouvrant 40 ans d'abbatiat à Mayeul. Ses bonnes relations avec Adélaïde, sœur du roi de Bourgogne Conrad le Pacifique (937-993) et épouse du roi de Germanie Otton Ier, empereur dès 962, lui confèrent une certaine influence tant à sa cour qu'à celle de son fils Otton II du Saint-Empire. Il intervient jusque dans des querelles privées de la famille impériale, ce qui lui valut de se voir proposer le siège pontifical après la mort de Benoît VI ou Benoît VII, siège qu'il refusa, se jugeant plus utile au milieu de ses moines.

Le rayonnement de Cluny sous Mayeul

Mayeul prit à cœur le développement financier de l'abbaye, gérant avec soin les donations qui affluaient vers un abbé dont le renom était immense. En tout, à peu près 900 villages, droits et revenus paroissiaux, dîmes, etc., des alentours de Cluny, des régions de la Loire, du Bourbonnais, du Nivernais, des vallées de la Saône et du Rhône enrichirent le patrimoine de l'abbaye. Ces donations sont , pour nombre d'entre elles, liées à l'organisation nouvelle de la mémoire des morts. Le culte qui leur est consacré prend à Cluny une grande importance. Outre les moines, il s'adresse aussi aux bienfaiteurs du monastère. À cette époque, le bourg de Cluny, dans ce cas localisé au nord-ouest de l'abbaye, se développe et se dote d'une église. Il dépend de l'abbaye, véritable seigneurie incluant certainement une cour de justice.

Dès 967, Mayeul poursuit aussi l'œuvre de réforme initiée par Odon, instaurant la règle bénédictine dans de nombreux monastères, renforçant ainsi l'influence de Cluny en Occident. Il diffuse ainsi la religion clunisienne dans des régions éloignées, comme Pavie qui la propagera à son tour. Avec lui, l'Ecclesia Cluniacensis, débutée avec Odon, connaît un essor important assuré par le contrôle étroit de Cluny sur la totalité des monastères qui lui sont liés. Les trois monastères de Cluny, Souvigny et Charlieu en forment dans ce cas le cœur. Mayeul étant d'une grande culture et les copistes du de Cluny furent particulièrement actifs pendant son long abbatiat. L'abbaye devenue trop petite pour la communauté grandissante, Mayeul engage de nouveaux travaux à Cluny en 955. L'édification d'une nouvelle église, Saint-Pierre le Vieil (Cluny II) est entreprise. Elle sera dédicacée le 14 février 981 par l'archevêque de Lyon.

Lors de l'un de ses voyages à Rome, il ramène avec lui Guillaume de Volpiano. Bien que profondément attaché à sa recrue, Mayeul préfèrera Odilon pour lui succéder à Cluny, confiant au premier l'abbaye de St Bénigne de Dijon d'où il réforma de nombreux monastères surtout en Normandie.

En juillet 972, sa capture dans les Alpes par les Sarrasins de Fraxinetum, entraîne une mobilisation générale de l'aristocratie provençale autour du comte Guillaume. De nombreux objets de culte et d'orfèvrerie du trésor de Cluny furent fondus pour payer sa rançon[3]. Dès sa libération, le Comte Guillaume de Provence organise «au nom de Mayeul» une guerre de libération contre les Sarrasins, qu'il chasse de Provence après la bataille de Tourtour (973). En 993, ce même prince, se sentant mourir le fait appeler à Avignon pour soulager son âme et donner ou restituer à l'abbaye de Cluny plusieurs domaines.

Appelé par Hugues Capet à réformer Saint-Denis, Mayeul s'éteint en route, au prieuré de Souvigny le 11 mai 994, où il est enterré. Le roi prend en charge ses funérailles[4].

Avant sa mort, il avait fait élire Odilon pour diriger la destinée de l'abbaye. Mayeul fut l'organisateur de la réforme monastique au Xe siècle : il fut un personnage «ferme, austère, brillant et séduisant[5]».

Le culte de Saint Mayeul

Le culte de Saint Mayeul a revêtu une importance énorme au Moyen-Age en Occident. La reconnaissance de la sainteté de Mayeul est attestée dans les premières années qui suivent sa mort :

  • Dès 996, le roi de France Hugues Capet se rend en pèlerinage à Souvigny sur son tombeau.
  • La bulle d'exemption délivrée par le Pape Grégoire V le 22 avril 998 évoque «la bienheureuse mémoire de Saint Mayeul» ce qui forme une sorte de «brevet» de sainteté.
  • En 999, une chapelle du monastère Sainte-Marie de Pavie est positionnée sous le terme de Saint Mayeul ; ce terme est étendu ensuite à la totalité du monastère.
  • L'arrêt à Souvigny de Robert le Pieux, roi de France en 1019-1020 atteste un pèlerinage désormais bien établi.

Son culte se répand jusqu'en Bretagne (Saint-Mayeux, Côtes d'Armor) et dans le Jura (Chapois) et le Lyonnais (Ternais, Rhône)

Libérateur de la Provence grâce à la guerre menée en son nom contre les Sarrasins, il est aussi, dans la perspective clunisienne, «le premier abbé» de Cluny reconnu comme saint, figure emblématique de l'Eglise clunisienne affranchie de la tutelle des laïques et des évêques.

Notes
  1. Les deux orthographes existent
  2. P. A. Février (sous la direction de ) - La provence des origines à l'an mil, page 486 :
    ... C'est dans cette lutte que le père et la mère de Mayeul furent massacrés...
  3. Agnès Gerhards, L'abbaye de Cluny, éditions Complexe, 1992, (ISBN 2870274564), p. 50
  4. Agnès Gerhards, L'abbaye de Cluny, éditions Complexe, 1992, (ISBN 2870274564), p. 19
  5. Marcel Pacaut, Les ordres religieux au Moyen Âge, Nathan, 1970, p. 57

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