Grange cistercienne

Au XII e siècle, les cisterciens inventent des unités de productions particulièrement efficientes nommées granges cisterciennes.



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  • Les granges de l'abbaye cistercienne de Grandselve (XII-XIV siècles). M MOUSNIER Annales du Midi Toulouse 95 :11, 7-27, 1983. Le monastère cistercien de ... (source : cat.inist)

Au XIIe siècle, les cisterciens inventent des unités de productions particulièrement efficientes nommées granges cisterciennes. Chacune est particulièrement spécialisée dans une production : il existe des granges céréalières, viticoles, d'élevage mais également industrielles, voir commerciales. Elles sont exploitées par des moines spécialisés dans les travaux manuels : les frères convers. Ce mode de production utilisant des bénévoles particulièrement motivés met particulièrement rapidement les moines cisterciens en pointe dans l'usage et la diffusion des technologies médiévales dans toute l'Europe. A la fin du XIIe siècle les Cisterciens sont une puissance commerciale de premier ordre.

agriculture

Au XIIe siècle, les cisterciens créent en observant les pratiques paysannes de véritables fermes modèles et adaptées aux terres locales : les granges cisterciennes. Il s'agit de domaines ruraux cohérents avec bâtiments d'exploitation et d'habitation comprenant des équipes de convers spécialisés dans une tâche et dépendants d'une abbaye mère[1]. Les granges ne doivent pas être localisées à plus d'une journée de marche de l'abbaye, et la distance qui les sépare les unes des autres est d'au moins deux lieues (une dizaine de kilomètres).

Les granges cisterciennes optimisent les capacités de production agricole en introduisant une spécialisation de la main-d'œuvre. Chaque grange est exploitée par cinq à vingt frères convers (ce qui est un nombre parfait du point de vue de la gestion car au-delà d'une trentaine de personne le simple sentiment de faire partie d'un groupe ne suffit plus à motiver toute la main d'œuvre à la tâche), au besoin aidés d'ouvriers agricoles salariés et saisonniers.

La production des granges est particulièrement beaucoup supérieure au besoin des abbayes qui revendent dans ce cas leurs surplus. Ces granges, quelquefois particulièrement importantes (des centaines d'hectares de terres, prés, bois), rassemblent près d'un million d'hectares. Ce dispositif d'exploitation connaît aussitôt un succès énorme. Un siècle après la fondation de Cîteaux, l'ordre compte plus de mille abbayes, plus de six mille granges réparties dans toute l'Europe et jusqu'en Palestine.

Mais la grande efficacité des granges cisterciennes produit des surplus commercialisables. L'économie autarcique des débuts devient commerciale. La montée de nouvelles activités, transformation des produits agricoles, travail du fer, mainmise sur le sel comtois, est prouvée par les exemptions de péages savamment obtenues et les relais urbains mis partout en place. La transformation des cisterciens en décimateurs ordinaires est acquise avant les années 1200[2].

Viticulture

Au moyen age le vin est plus salubre que l'eau et a par conséquent une importance vitale. Les moines blancs l'utilisent pour leur usage propre et en particulier pour la liturgie. De part son usage sacré, ils ont une exigence qualitative[3]. Les cisterciens se font céder une vigne pour chaque abbaye pour quelle puisse couvrir ses besoins propres[4]. Ils choisissent des sols propices sur des pentes ayant une orientation garantissant un bon ensoleillement, utilisent pour maturer leur vins en isothermie les carrières creusées pour d'édification de leurs abbayes[5] et développent une production de qualité qui n'est vouée au commerce qu'à partir de 1160 dans les régions favorables à une production massive comme en Bourgogne. Leur particulièrement performante organisation commerciale leur permet d'exporter leur vin jusqu'en Scandinavie ou en Frise[6]. On sait que les moines de Citeaux furent propriétaires de vignes à Meursault après donation par Eudes Ier de Bourgogne en 1098 (l'année même de leur installation) à leur abbé Robert de Molesme[4]. Cependant aujourd'hui leur importance dans la création des grands crus bourguignons est aujourd'hui modérée car les techniques employées ne changent pas de celles des autres producteurs. D'autre part, les critères recherchés étaient à l'époque particulièrement différents des standards actuels en œnologie et on ne sait pas s'ils produisaient du blanc du rouge ou du clairet.

Sélection des espèces

Labours à la charrue. Gravure selon enluminure[7].

L'élevage est une source de produits alimentaires (viandes, laitages fromages), mais également de fumure et de matières premières pour l'industrie du vêtement (laine, cuir) et des produits manufacturés (parchemins, corne). Mais également, au moyen-age la traction animale est une source d'énergie essentielle tout autant pour le transport que pour les travaux agricoles. Ainsi Bernard de Clairvaux missionne-t-il des moines de son abbaye en Italie pour en ramener des Buffles mâles pour pratiquer des croisements[8]. La même pratique est réalisée pour la sélection de chevaux qui plus légers permettent de travailler des sols bruns ou le bœuf s'embourbe. Les cisterciens permettent ainsi avant n'importe qui de mettre en culture des terres reconnues jusqu'alors comme inexploitables[8]. Cet effort d'importation, de sélection et de reproduction porte avant à répondre à la demande de trait car les cisterciens voués à un parfait de pauvreté ne consomment que peu de viande.

De la même manière les cisterciens ont une grande responsabilité dans la réputation de la laine anglaise qui est la matière première principale de l'industrie médiévale. Elle est indispensable aux drapiers Flamands ainsi qu'aux commerçants italiens dont l'une des activités principales est la coloration des draps (en 1273 les éleveurs anglais tondent 8 millions de bêtes, soit 3500 tonnes de laine exportées!) [9]. La taxe sur la laine est la première ressource fiscale pour le roi d'Angleterre! Les acheteurs Italiens et Flamands cherchent à signer des contrats avec des moines cisterciens spécialisés dans l'élevage ovin, car leurs animaux soigneusement choisis offrent l'ensemble des gages de qualité et l'organisation extrêmement centralisée des monastères cisterciens leur sert à n'avoir qu'un interlocuteur même pour des volumes de transactions extrêmement importants (l'abbaye de Fountains dans le compté d'York élèvent jusqu'à 18000 têtes, Rievaulx 14000, Jervaulx 12000... ) [9].

Granges industrielles

Vanne alimentant la roue à aube (aujourd'hui disparue) de la forge de l'abbaye de Fontenay

Le moulin hydraulique se diffuse pendant toute la période médiévale (il est une source de rentrées financières importantes pour la noblesse et les monastères qui investissent par conséquent massivement dans ce type d'équipement). L'utilisation de l'énergie hydraulique plutôt qu'animale ou humaine permet une productivité sans comparaison avec celle disponible dans l'Antiquité : chaque meule d'un moulin à eau peut moudre 150 kg de blé à l'heure ce qui correspond au travail de 40 esclaves[10]. Les monastères sont dès l'époque carolingienne en pointe dans ce domaine car la règle bénédictine veut qu'il y ait un moulin dans chaque abbaye[11]. Les moines blancs utilisent les techniques en vogue dans leur région : moulins à roue verticale au nord ainsi qu'à roue horizontale au sud[12]. Au XIIe siècle les ingénieurs médiévaux mettent aussi au point des moulins à vent à pivot vertical (qui sert à suivre les changements de direction du vent) ou à marée qui sont inconnus dans l'Antiquité ou dans le monde arabe[13]. Avec la mise au point de l'arbre à came au Xe siècle, cette énergie est parfois utilisée pour de multiples usages industriels[14]. Ainsi apparaissent des moulins à foulons qui sont utilisés pour écraser le chanvre, moudre de la moutarde, aiguiser les lames, fouler du lin, du coton ou des draps (dans cette opération importante dans la fabrication des étoffes le moulin remplace 40 ouvriers foulons) [14]... Des scies hydrauliques sont attestées au XIIIe siècle[15].

Forge de l'Abbaye de Fontenay

De ces innovations technologiques, qu'ils utilisent avec une grande acuité (il furent parmi les premiers à utiliser les foulons hydrauliques[16]), seul le marteau hydraulique peut véritablement être imputé aux moines cisterciens qui généralementisent l'emploi dans toute l'Europe[17]. Les cisterciens ont en effet besoin d'outillage agricole, mais également de terrassement, de construction, de clous pour les charpentes, de ferrures pour leur vitraux ou de serrures et lorsque les techniques architecturales évoluent, d'armatures en fer pour leurs bâtiments. Ils modifient les techniques respectant les traditions en mécanisant certaines étapes du travail du fer[18]. Dès le XIIe des forges actionnées à l'énergie hydraulique démultiplient la capacité de production des forgerons : l'utilisation de marteaux pilons sert à travailler des pièces plus imposantes (les marteaux de l'époque pouvaient peser 300kg et frapper 120 coups à la minute[19]) et plus rapidement (des marteaux de 80 kg frappant 200 coups à la minute[19]) et l'insufflation d'air sous pression permet d'obtenir des aciers de meilleure qualité (en élevant la température à plus de 1200° au sein des fours[19]). Dès 1168 les moines de Clairveaux vendent du fer[16]. Cette industrie sidérurgie est particulièrement gourmande en bois : pour obtenir 50kg de fer, il faut 200kg de minerai et 25 stères (m3) de bois : en 40 jours une seule charbonnière déboise une forêt sur un rayon de 1km[20]!

Les Cisterciens maitrisent aussi les arts verriers. Ils disposent de fours servant à couler du verre plat. Malgré les instructions de Bernard de Clairvaux, qui prônait une sobriété rigoureuse, il développent un type de vitrail original : la grisaille.

Pour les besoins de leurs constructions les cisterciens durent fabriquer des centaines de millions de tuiles. Le four de Commelle en est l'idéale illustration : il sert à cuire entre 10 000 et 15 000 tuiles à la fois. Elles sont enfermées dans le four rangées en quinconce, Le four étant obturé par des briques réfractaires enduites d'argile pour parfaire l'isolation. le foyer est alimenté pendant 3 semaines et il faut tout autant de temps pour que le four et les tuiles refroidissent[21]. Ces fours ont été aussi utilisés pour fabriquer les carreaux de sol des abbayes.

Patrimoine foncier

Une active politique d'acquisitions foncières aidée, à ses débuts, par la popularité du mouvement (qui recueille la plupart de legs et donations) rend rapidement l'ordre propriétaire d'un sol mis en valeur par quelque 200 granges et celliers dont certains sont quelquefois être particulièrement éloignés de l'abbaye. Leur génie est en particulier de rendre exploitables les terres acquises qui sont fréquemment incultes avant leur arrivée.

Leur stratégie ne doit rien au hasard : ils réservent une attention toute spécifique à l'acquisition de cours d'eau et des moulins indispensables à leur développement. Ils peuvent aller jusqu'à payer au prix fort le droit d'accès au cours d'eau convoité. Ainsi, l'abbaye de Cîteaux doit payer 200 livres dijonnaises au chapitre de Langres pour obtenir le droit de faire passer une dérivation de la Cent-Fonts[22]. Cette même abbaye se retrouve dans des soucis financiers quelques années plus tard. Par conséquent le contrôle des eaux devint une priorité pour l'Ordre. Usant d'une habile politique d'acquisition, via des donations ou des achats portant sur des terres fréquemment reconnues comme inexploitables qu'ils peuvent valoriser grâce à leur savoir faire dans le domaine de l'hydraulique, les moines blancs se rendent maîtres de nombreux de cours d'eau. Ceci leur procure un pouvoir économique et politique particulièrement important : ils peuvent assécher les terres en aval et priver tel ou tel seigneur d'énergie hydraulique. Les nombreux actes de procès qui ont opposé les cisterciens à ces seigneurs attestent de la fréquence des conflits portant sur la question de l'accès à l'eau[12]. Ces démêlés judiciaires contribuent à rendre l'Ordre impopulaire d'autant que cette politique d'acquisition foncière se fait au détriment des habitants qui furent quelquefois purement et simplement expulsés[23]. Un siècle après la fondation de Cîteaux, l'ordre compte plus de mille abbayes, plus de six mille granges réparties dans toute l'Europe et jusqu'en Palestine.

Dans la seconde moitié du XIIe siècle, l'ordre essaye de tirer des profits financiers de son patrimoine foncier et investit massivement dans les vignobles et les salines. Ainsi, Cîteaux agrandit son domaine par l'acquisition de vignobles dans le secteur de Corton, de Meursault et de Dijon et devient propriétaire d'une chaudière à sel sur le gisement de Salins. Il est a noter que les cisterciens n'exploitent pas eux même leurs salines et n'y apportent par conséquent aucun savoir faire technique. En effet, leur exploitation est confiée à des paysans sauniers (et non a des convers) qui conservent les 2/3 de la récolte. Les investissements nécessaires pour l'entretien des salines (digues, pieux... ) sont confiés à un bourgeois investisseur qui reçoit en échange le tiers restant du sel produit. Les cisterciens prélèvent eux un cens sur les revenus des paysans sauniers[24]. Leur investissement dans les salines est par conséquent purement financier. Il n'en est pas moins massif : les monastères de Saint-Jean d'Anjely, Redon, Vendôme et ceux de la région bourguignonne investissent massivement dans les salines des côtes atlantique et méditerranéenne ou dans les salines de Franche-Comté, de Lorraine, d'Allemagne, d'Autriche (leur exploitation est minière) [25]...

Notes et références

  1. Philippe Testard-Vaillant, Agriculture, des travaux en bonne règle, les cahiers de Science & Vie, n°78, décembre 2003 : Xe-XIIe siècle : la révolution des monastères-Les cisterciens changent la France, p. 55.
  2. Réalités et évolution de l'économie cistercienne dans les duché et comté de Bourgogne au Moyen-Age. Essai de synthèse, Flaran 3. L'Économie cistercienne, géographie, mutations du Moyen-Age aux Temps Modernes, [Actes des] Troisièmes journées mondiales d'histoire, Abbaye de Flaran, 16-18 septembre 1981, Auch, 1983, p. 13-52.
  3. Benoît Chauvin, L'ordre de Cîteaux, les vignes et le Vin, histoire Médiévale thématique n°12 : Les cisterciens, Février-Mars-Avril 2008, p. 27
  4. ab Benoît Chauvin, L'ordre de Cîteaux, les vignes et le Vin, histoire Médiévale thématique n°12 : Les cisterciens, Février-Mars-Avril 2008, p. 12
  5. Benoît Chauvin, L'ordre de Cîteaux, les vignes et le Vin, histoire Médiévale thématique n°12 : Les cisterciens, Février-Mars-Avril 2008, p. 30
  6. Philippe Testard-Vaillant, Crus de légende ou légendes de crus, les Cahiers de Science & Vie, n°78, décembre 2003 : Xe-XIIe siècle : la révolution des monastères-Les cisterciens changent la France, p. 60.
  7. Ms. Add. 41230, Londres, British Library
  8. ab Philippe Testard-Vaillant, Agriculture, des travaux en bonne règle, les cahiers de Science & Vie n°78 Décembre 2003 : Xe-XIIe siècle : la révolution des monastères-Les cisterciens changent la France, p. 54.
  9. ab Jean Gimpel, La Révolution industrielle du Moyen Âge, Éditions seuil, 1975, p. 65.
  10. Jean Gimpel, La Révolution industrielle du Moyen Âge, Éditions seuil 1975 p 149-150
  11. Philippe Testard-Vaillant, Des moulins en série, les Cahiers de Science & Vie, n°78, décembre 2003 : Xe-XIIe siècle : la révolution des monastères-Les cisterciens changent la France, p. 64
  12. ab Joséphine Rouillard, L'hydraulique cistercienne, histoire Médiévale thématique n°12 : Les cisterciens, Février-Mars-Avril 2008, p. 14
  13. Jean Gimpel, op. cit. , p 28-32
  14. ab Jean Gimpel, op. cit. , p 18-20
  15. Philippe Contamine, Marc Bompaire, Stéphane Lebecq, Jean-Luc Sarrazin, op. cit. , p. 152
  16. ab Denis Cailleaux, Comment les cisterciens inventent l'usine, les Cahiers de Science & Vie, n°78, décembre 2003 : Xe-XIIe siècle : la révolution des monastères-Les cisterciens changent la France, p. 92
  17. Philippe Testard-Vaillant, Des moulins en série, les Cahiers de Science & Vie, n°78, décembre 2003 : Xe-XIIe siècle : la révolution des monastères-Les cisterciens changent la France, p. 67
  18. Denis Cailleaux, Comment les cisterciens inventent l'usine, les Cahiers de Science & Vie, n°78, décembre 2003 : Xe-XIIe siècle : la révolution des monastères-Les cisterciens changent la France, p. 89
  19. abc Jean Gimpel, op. cit. , p 41
  20. Jean Gimpel, op. cit. , p 79
  21. Philippe Descamps, Des tuiles par millions, les Cahiers de Science & Vie, n°78, décembre 2003 : Xe-XIIe siècle : la révolution des monastères - Les cisterciens changent la France, p. 101
  22. Emmanuel Monnier, Des cours d'eau sous bonne conduite, les Cahiers de Science & Vie, n°78, décembre 2003 : Xe-XIIe siècle : la révolution des monastères-Les cisterciens changent la France, p. 70.
  23. Joséphine Rouillard, L'hydraulique cistercienne, histoire Médiévale thématique n°12 : Les cisterciens, Février-Mars-Avril 2008, p. 16
  24. Alice Rolland, Les salines de Dieu, les Cahiers de Science & Vie, n°78, décembre 2003 : Xe-XIIe siècle : la révolution des monastères-Les cisterciens changent la France, p. 81
  25. Alice Rolland, «Les salines de Dieu», les Cahiers de Science & Vie, n°78, décembre 2003 : Xe-XIIe siècle : la révolution des monastères-Les cisterciens changent la France, p. 80

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