Prieuré de Thierenbach

Thierenbach fut un ancien prieuré de clunisiens qui fut fondé vers 1130 par Pierre le vénérable un abbé de Cluny. Des moines de Cluny occupèrent ce prieuré de 1130 à 1790.



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Thierenbach fut un ancien prieuré de clunisiens qui fut fondé vers 1130 par Pierre le vénérable un abbé de Cluny. Des moines de Cluny occupèrent ce prieuré de 1130 à 1790. La basilique fut détruite lors de la guerre de Trente Ans et reconstruite entre 1719 et 1723 par l'architecte Peter Thumb. Le prieuré fut supprimé à la Révolution. L'église et l'ancien couvent furent la proie des flammes en 1884, puis restaurés, avant d'être endommagés à nouveau par les bombardements de la Première Guerre mondiale. La nouvelle restauration s'achève en 1932 par l'édification d'un clocher à bulbe d'inspiration baroque. Actuellement, Thierenbach est un important centre de pèlerinage où les fidèles viennent de toute l'Alsace, mais également de l'étranger se recueillir. Thierenbach est localisé sur la commune de Jungholtz, dans le département du Haut-Rhin.

Le nom et l'origine

On ne connaît pas précisément l'origine du nom de Thierenbach. On pense qu'il est dérivé de l'ancienne appellation du ruisseau nommé Thierbach qui sur 2 kilomètres serpente à travers la forêt jusqu'à l'étang et qui se jette ensuite dans le Rimbach à 800 mètres du village de Jungholtz. Au cours des siècles le nom changera plusieurs fois : Dirembach e 1138; Thyerenbach en 1284.

Origine du lieu et légende

La basilique de Notre Dame de Thierenbach construite en 1723 par Peter Thumb
La basilique de Thierenbach (vue arrière)

Vers 730 des moines bénédictins, venus d'Irlande et d'Écosse sont venus s'installer en Alsace dans l'objectif d'évangéliser la population. Ils s'installent et construisent légèrement partout des églises et chapelles comme par exemple à Murbach. Ils sont soutenus par les ducs d'Alsace. Quelques religieux auraient créé sur les terres du Rimbach des métairies avec un oratoire. Progressivement, dès la fin du VIIe siècle ce lieu de culte dont on a retrouvé des traces aurait attiré les fidèles et serait devenu un lieu de rencontre où la population se réunissait. C'est à peu à la même époque ou peu être plus tard, qu'un légende commence à circuler : des enfants jouant dans les pré aperçoivent dans le ruisseau un objet qu'ils prirent pour un animal. Ils sortirent l'objet de l'eau et s'aperçurent qu'il s'agissait d'une image de la Vierge qu'ils fixèrent ensuite sur un arbre. Ultérieurement l'image fut récupérer par un ermite qui la déposa dans un oratoire proche du lieu. Mais pour avoir une certitude de l'existence d'une chapelle ou d'une église, il faut s'en tenir au XIIe siècle.

Fondation d'un prieuré clunisien

Une partie de l'ancien cloître du Prieuré de Thierenbach

Selon la tradition, un jeune notable de Soultz, peut être de la famille du landgrave de Hassemberg, ou encore un noble de Walder de Freundstein fut atteint d'une maladie incurable. Son cas semblait désespéré. Mais comme il désirait ardemment sa guérison, il avait fait le vœu qu'en cas de guérison il donnerait une grande partie de ses biens à la Vierge. Il se rendit à Thierenbach où existait une petite chapelle dédiée à la Sainte Vierge. Il fut exaucé et guéri totalement. Plein de reconnaissance, il tint sa parole et fit don de tous ces biens, surtout de plusieurs vignes et d'une maison à Soultz. Ses largesses permirent ensuite de fonder un couvent où il se fit moine. Il se rendit en pèlerinage à Cluny où il sera reçu dans l'ordre de Saint Benoit. A l'abbaye il fit tellement sensation en parlant de sa guérison que le père abbé, Pierre le Vénérable, résolut de s'y rendre au cours d'un voyage. La beauté du site et la renommée du pèlerinage lui plurent tant, qu'il décida d'y fonder un Prieuré. Un certain comte Udalrich ou Ulrich (certainement d'Eguisheim) se prêta à la réalisation de ce projet. La donation du notable et les offrandes des pèlerins permirent en peu de temps d'ériger un un monastère et son église. Un document de 1130 sous Berthold de Neuenbourg, évêque de Bâle mentionne, sur le conseil de Pierre le Vénérable le rattachement du monastère, directement sous la dépendance de l'abbaye de Cluny. Une donation du comte d'Eguisheim, Udalric et les nombreux dons et offrandes permirent la construction d'un deuxième prieuré, le premier étant réservé aux religieux et le second aux religieuses. pour subvenir aux besoins, la ville de Soultz dota vers 1135 le prieuré de Thierenbach de vastes domaines fonciers, champs et prés et de l'usufruit de 61 arpents de forêt. Le nombre de religieux ne dépassa jamais la dizaine. Le prieuré de Thierenbach était tenu de verser chaque année en signe de soumission à Cluny un écu d'or. En contrepartie les habitants de Soultz pouvaient participer aux prières ainsi qu'aux messes des moines. La vie des moines et du pèlerinage fut longtemps particulièrement populaire. Sous la conduite de leur prieur, les moines menaient une vie exemplaire de fidélité à la règle de Saint Augustin. Ils vivaient pauvrement et rayonnaient dans toute la région.

Pillé, détruit et reconstruit plusieurs fois

Chapelle avec son autel (1727) et la statue miraculeuse de la Vierge couronnée

Le monastère dut subir de rudes épreuves à la suite des guerres du Moyen Âge : pillages, incendies, dévastations et même disparition complète. Un premier incendie en 1276 ruina totalement le prieuré. En 1525 ce sont les paysans révoltés venus de Rouffach qui saccagèrent le couvent. Il sera ensuite restauré avec adjonction de parties gothiques à l'église romane primitive. Le monastère doit faire face à d'autres dangers : déclin spirituel, délabrement des bâtiments, tourelle menaçant de s'écrouler. En 1640, au cours de la guerre de Trente Ans le monastère est détruit et les archives furent brûlées. Les religieux quittent Thierenbach et vont se réfugier à Saint Mont de Remirement. Au retour en 1690, la communauté de moines ne retrouve que des terres en friche et des bâtiments ruinés. Les bâtiments furent par ordonnance royale de 1692, confirmée par le Conseil souverain d'Alsace en 1696, le prieuré de Thierenbach et sur intervention personnelle de l'évêque de Bâle est rendu à l'Ordre de Cluny. A l'époque il était en premier lieu question de le rattacher à un autre monastère. Le prieuré fut ensuite relevé entièrement de ses ruines sous le prieur Antoine Devillers de 1698 à 1715, grâce à de généreux bienfaiteurs. L'église primitive sera démolie en 1700. Un nouvel édifice sera érigé par le célèbre architecte du Vorarlberg, Peter Thumb, dans le style baroque, achevé en 1723 et consacré en 1723 par Jean Baptiste Haus, évêque auxiliaire de Bâle. Le pèlerinage profitera dans ce cas d'un nouvel essor par suite d'une particulièrement large affluence qui permit un nouvel essor jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

Thierenbach au cours de la Révolution

La grande Révolution de 1789 porta un coup mortel au prieuré. Les moines refusèrent de porter serment à la Constitution Civile du Clergé. Ils durent abandonner le monastère. Heureusement que la ville de Soultz réussit à prendre en charge l'église et les bâtiments dès 1792. Même durant cette période de terreur, le sanctuaire de Thierenbach resta particulièrement fréquenté et de nombreux pèlerins des paroisses des villages à peu prèsnants vinrent en procession jusqu'au lieu du culte. Le Concordat de 1801 signé par Napoléon Bonaparte rétablit la paix religieuse et le pèlerinage put reprendre sans entrave quelconque. Le pèlerinage fut désservi par les prêtres séculiers de Soultz, sauf pendant une brève interruption. En mars 1848, un prêtre d'Issenheim, Jean Chalbé ouvrit un noviciat à Thierenbach pour Jésuite qui fonctionna jusqu'en 1852. En 1881, Jungholtz est érigé en commune, et l'église de Thierenbach deviendra une paroisse. L'abbé Schœch, premier curé pendra possession du prieuré qui servira dans ce cas de presbytère, d'école, de mairie et de maison forestière. jusqu'à l'incendie de 1884. La commune de Jungholtz construira une nouvelle cure accolée à l'église, restaurée par le curé Schlœsser entre 1892 et 1912.

Thierenbach au cours de la grande guerre

Durant la guerre 1914-1918 la région de Thierenbach qui se trouve proche du champ de bataille (Vieil Armand et Sudel) est régulièrement bombardé par l'artillerie française. Ces bombardements sont spécifiquement intenses en décembre 1915, janvier 1916 et mars 1918. En janvier 1916 on évacue la population qui se trouve toujours sur les lieux. La Vierge trouve en premier lieu refuge à Niederentzen, puis à Eichhoffen. Après la fin des hostilités, en octobre 1919 et après que l'église fut réparée, la statue de la Vierge retrouvera son ancien emplacement. La basilique sera entièrement restaurée grâce à l'énergie déployée par le chanoine Alfred Beyer. Un clocher néo-baroque à bulbe sera installé en 1932.

La Seconde Guerre mondiale

Chapelle du Bon Pasteur

Durant la Deuxième Guerre mondiale, malgré la proximité du front, Thierenbach fut assez épargné. En 1946 une chapelle des confessions est édifiée ainsi qu'à partir de 1950 la construction d'une nouvelle galerie des pèlerins de style néo-roman sera la copie conforme du cloître monacal d'autan. Le chanoine Gérard Sifferlen, initiera et accompagnera la restauration d'ensemble de la basilique. Louis Wiederkehr, artiste peintre de Soultz travaillera à la restauration de l'intérieur de l'édifice, auquel il redonnera le cachet du baroque, avec gôut et finesse.

Peinture

Une iconographie de 1680 offert en ex-voto se trouve exposée parmi les nombreux tableaux qui ornent les murs au sein de la basilique. L'un de ces ex-voto représente Ignace Ditterle de Soultz, qui prit de folie vint implorer la guérison à la Vierge de Thierenbach. Redevenu sain d'esprit, il fut libéré de sa folie. A ses côtés sont représentés Saint François d'Assise et Saint-Odilon. On remarque sur le même tableau le paysage de la ville de Soultz et le couvent des capucins, le prieuré de Thierenbach et l'ermitage de Sainte Anne. Ce tableau a été restauré en 1989 par L. Wiederkehr.

Chapelle du Bon Pasteur

Châsse de style Louis XIV contenant des reliques, exposée dans la petite chapelle du Bon Pasteur construite après la seconde guerre mondiale
Baptistère surmonté d'une croix avec le Saint Esprit (réalisation Treser Frères de Strasbourg

Construite après la Deuxième Guerre mondiale et accolée à la basilique, la chapelle sert aussi de refuge aux reliques de Thierenbach. Ces reliques dont on peut voir une partie dans une châsse en verre ont été envoyées de Rome en 1921 par l'entremise du Père Jésuite Hæffelé. Le sanctuaire de Thierenbach possède différentes reliques dont celles de Saint Ignace, François Xavier, Pierre Claver, François Borgia, François Régis, François de Hieronymo, Louis de Gonzague, Jean Berchmanns, Stanislas Kostka, Alphonse Rodriguez, Paul Miki, Jean de Goto, Jacques Kisai, Bernard Realini, Antoine Baldimecci, Pierre Berni, Alphonse Packes, Paul de la Croix, Gabriel de la Mère des Douleurs, Victor Rémi, Louis Geneviève, Marguerite-Marie Alacoque, Joseph Labre, Fidèle de Sigmaringen (une des rares reliques de ce saint capucin qui aurait séjourné à Ensisheim, en Alsace. Cette dernière a certainement été offerte au prieuré par le couvent des capucins d'Ensisheim). Quelques reliques positionnés dans les reliquaires de saint Antoine, saint François d'Assise, sainte Thérèse de l'enfant Jésus. L'autel du Bon Pasteur et le baptistère sont des réalisations de M. Brutschy de Ribeauvillé. Le baptistère porte l'inscription suivante : "Exi diabole intra Christe!, sor démon, entre ô Christ!". La tabernacle et le couvercle du baptistère sont sortis des ateliers Treser Frères de Strasbourg.

Les Ex-Votos

Ex-Voto de 1802 dans la basilique de Thierenbach

L'intérieur de la basilique de Thierenbach comporte une série d'images votives qui témoignent de la reconnaissance à Notre Dame pour la protection appportée au cours d'un évènement spécifique. Ces images votives sont généralement nommées des Ex-Votos. La coutume des ex-votos est particulièrement anciennes. Dès le XVe siècle dans la basilique on trouve un ex-voto de la famille des Habsbourg qui remercia la Vierge de Thirenbach d'avoir exaucé un vœu. C'était une image brodée de la sainte Vierge avec l'enfant Jésus et un vœu de l'empereur Ferdinand Ier.

Fontaine Saint-Antoine
Fontaine Saint-Antoine à Thierenbach

La fontaine se trouve à deux pas d'un calvaire daté de 1750 pas particulièrement loin d'un étang ainsi qu'à côté de la basilique de Thierenbach.

Dalle funéraire des Schauenburg

Lors de la réfection du dallage de la basilique ont été retrouvé quelques anciennes dalles funéraires dont celle de la famille des Schauenburg bienfaiteur du prieuré de Thierenbach. Toutes ces dalles sont exposées dans la galerie, derrière l'église.

Dalle funéraire des Schauenburg exposée dans la galerie du cloître de la basilique de Thierenbach

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