Abbaye de Mondaye

Saint-Martin de Mondaye est une abbaye de l'ordre des Prémontrés, localisée sur la commune de Juaye-Mondaye, Calvados, France, édifiée dans la campagne du Bessin, à neuf kilomètres au sud de Bayeux.



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Abbaye de Mondaye
Abbaye de Mondaye (vue générale)
Latitude
Longitude
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Ville Juaye-Mondaye
Pays France France
Région Basse-Normandie
Département Calvados
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Rattaché à Prémontrés
Début de la
construction
1200
Fin des travaux XIXe siècle
Style (s)
dominant (s)
Classique
Classé (e) Monument historique


Saint-Martin de Mondaye est une abbaye de l'ordre des Prémontrés, localisée sur la commune de Juaye-Mondaye, Calvados, France, édifiée dans la campagne du Bessin, à neuf kilomètres au sud de Bayeux. Fondée en 1200, elle est l'unique abbaye canoniale toujours en activité de Normandie.

La fondation au XIIe siècle

Au milieu du XIIe siècle, le prêtre Turstin se retire dans une colline du bocage normand pour y vivre en ermite et se voit vite rejoint par des disciples. En 1200, Turstin meurt et l'évêque de Bayeux donne à la petite communauté la Règle de saint Augustin alors que Raoul de Percy, son beau-frère, leur cède le terrain où ils vivent.

Moyen Âge

L'abbaye, sous la protection de l'abbaye de La Lucerne, se voit agrégée à l'ordre de Saint Norbert en 1210. Elle reçoit les dons généreux des familles de Vassy, de Percy, mais aussi de nombreux petits seigneurs et agriculteurs aisés.
À la fin du XIIIe siècle, une église et un bâtiment conventuel sont fabriqués pour remplacer l'ermitage.
En 1343, les dons à l'abbaye sont compromis par la guerre de Cent Ans et les rivalités entre seigneurs dont les uns sont fidèles au roi de France et les autres au roi d'Angleterre. En 1347, la peste noire réduit d'un tiers la population, les terres de l'abbaye sont sans cultures et le Bessin est ravagé par des bandes armés. L'abbaye est ravagée par Richard, comte d'Arundel, en 1389.

XVIe siècle

Mondaye redevient florissante sous l'abbatiat de Jean Feray (1512-1557). Les frères fréquentent l'université de Cæn et comptent parmi eux plusieurs docteurs en théologie.
Cependant, les guerres de religion stoppent cet élan. L'abbaye est incendiée, dispersée, et l'abbé Julien Guichard tué par les huguenots le 5 septembre 1564. Après le concile de Trente, le calme revient et l'église est restaurée grâce au soutien d'Anne de Médavy.

XVIIe siècle

En 1631, un abbé commendataire, qui tiendra l'abbaye pendant 75 ans : Claude Leclerc du Tremblay, est appelé par le roi. La réforme de Lorraine, révisant la règle de Saint-Norbert en la rendant plus stricte et conforme aux origines, est adoptée à l'abbaye de Mondaye en 1655. Le choix du prieur par le chapitre de la congrégation évite en partie les inconvénients de la commende.

XVIIIe siècle et XIXe siècle

Sous l'égide de trois abbés réguliers appelés par Louis XIV et Louis XV et dirigeant l'abbaye entre 1704 et 1763, une reconstruction totale est menée, dans l'élan du nouveau style classique. Le besoin de grandeur prévaut dans ce cas en France et le classicisme répond à cette exigence. L'architecte de la reconstruction est Eustache Restout, lui-même prieur et sous-prieur de Mondaye, oncle du peintre Jean Restout. On refait l'église, le bâtiment conventuel, le pavillon d'entrée et la ferme où une trentaine de personnes travaillent. L'austérité est conservée néanmoins, les cellules étant petites et les rares cheminées se trouvent chez le prieur, au chauffoir ainsi qu'à l'infirmerie. De 1706 à 1743, E. Restout supervise les travaux. Ses dernières années sont consacrées à la décoration de l'église.
En 1763, l'abbaye retombe sous le régime de la commande et les constructions cessent. À la Révolution, l'ordre de Prémontré est dépouillé de ses biens et les dix-sept religieux de Mondaye se dispersent ou sont emprisonnés. L'un d'eux, le père Paynel, curé de Juaye, prête le serment constitutionnel puis abandonne la prêtrise en devenant maire. Il se réconciliera néanmoins avec l'église dans la mesure où il sauve l'église abbatiale de la destruction et abrite chez lui jusqu'à neuf prêtres réfractaires à la Constitution civile du clergé. [1]

XIXe siècle

La tourmente révolutionnaire passée, le P. Goujon, après avoir été prieur clandestin, rassemble les paroisses de Juaye, Couvert et Bernières-le-bocage. C'est à cette époque que naît la commune de Juaye-Mondaye.
De 1806 à 1812, les bâtiments conventuels abritent un collège. En 1815, les trappistines de Valenton s'installent à Mondaye mais la quittent jusqu'en 1854, l'entretien des bâtiments étant trop dispendieux pour elles.
L'abbaye se trouve à nouveau occupés par l'ordre Prémontré le 13 juin 1859, quand l'évêque de Bayeux en remit solennellement les clefs à des chanoines venus de l'abbaye de Grimbergen, en Belgique. La communauté prend un essor important et multiplie les missions paroissiales, les actions de prêches et de retraites. Elle reprend aussi la construction des ailes nord et sud des bâtiments, en respectant le style classique.
Une nouvelle crise survient lorsque les autorités de la IIIe république veulent diminuer l'influence des religieux sur la société. En 1880, l'abbé Joseph Willekens est expulsé comme étranger et les chanoines, en premier lieu dispersés, se regroupent au château de Cottun, non loin de l'abbaye.
Après un retour à l'abbaye en 1894, les membres de la communauté en sont expulsés en 1902 et partent en exil. Ils s'installent à Bois-Seigneur-Isaac, dans le Brabant wallon, en Belgique.

XXe siècle

En 1921, les religieux sont autorisés à regagner l'abbaye et de nouveaux novices se présentent. En juin 1944, le débarquement allié fait subir à l'abbaye plusieurs jours de bombardement. Malgré de complètes restaurations, les murs de l'abbaye sont toujours marqués des combats qui se déroulèrent aux alentours.
Des travaux de réfection d'une partie de l'église ayant spécifiquement souffert ont commencé en 2007. Le chapitre général de Wilten, en 1968-1970, s'efforce d'accorder les constitutions de l'ordre et les directives du concile Vatican II. A partir de cette époque, les échanges d'information, la participation du monde laïc augmentent. La place du travail augmente aussi avec la taille de la ferme. L'abbaye est classée monument historique (église ; bâtiment conventuel ; pressoir ; pavillon ; enclos ; grange ; grange aux dîmes ; cloître ; décor intérieur). Les autres parties des bâtiments sont inscrites aux monuments historiques.

Actuellement

Les chanoines de Mondaye, comme l'ensemble des chanoines réguliers vivent en communauté tout en se livrant à un ministère extérieur (curés et vicaires de plusieurs paroisses, aumôniers d'hôpitaux ou de prison, professeurs de théologie... )  ; certains peuvent exercer une activité professionnelle dans la société civile.
L'accueil des retraitants et des visiteurs tient aujourd'hui une part importante dans l'activité de l'abbaye. Il est envisageable de visiter une partie de l'abbaye, dont la bibliothèque vaut à elle seule le déplacement. La visite est payante et guidée par un chanoine.
À la porterie, des articles monastiques sont en vente, dont quelques disques réalisés par la communauté de Mondaye.

Liste des abbés de Mondaye

XIIIe siècle

  • Roger I de Juaye (+ 1208)
  • Richard (1210-1225)
  • Roger II (1225-1242)
  • Gabriel du Fay (1266-1276)
  • Geoffroy I (+1280)

XIVe siècle

  • Geoffroy II Blason (+1312)
  • Geoffroy III de Champrepus (+1318)
  • Raoul d'Orival (1327)
  • Richard II Simon (1347-1349)
  • Robert I Garay (1360-1372)
  • Geoffroy IV Randouin (1389-1390)

XVe siècle

  • Robert II de Bacilly (1417-1418)
  • Thomas I Arnould (1421)
  • Jean I Louys (1421)
  • Guillaume I (1452)
  • Pierre (1452-1457)
  • Guillaume II (1462)
  • Thomas II (1465)
  • Guillaume III le Bigot (1470)
  • Jean II le Barberel (1482)
  • Samson (1487)
  • Laurent de Cussy (1487-1489)
  • Jean III Pellecoq (1494)
  • Nicolas de la Boysaine (1494-1497)

XVIe siècle

  • Gilles I l'Ours (1497-1512)
  • Jean IV féray (1512-1557)
  • Gilles II de Valognes (1557-1562)
  • Julien Guichard (après 1562)
  • Guy Habel (1570)
  • Jean V Bourdon (1572-1587)

XVIIe siècle

  • François du Bouilloney (1571-1631)
  • Claude Leclerc du Tremblay, commend. (1631-1704)

XVIIIe siècle

  • Philippe Lhermitte (1704-1725)
  • Olivier Jahouel, coadj. (1719), abbé (1725-1738)
  • Louis-Joseph Reusse (1738-1763)
  • Charles Raffin, commend. (1763-1782)
  • Charles II de la Rochefoucaul-Dubreuil, commend. (1782-1784)
  • Jean VI de Champigny, commend. (1784-1790)

XIXe siècle

  • Joseph I Willekens (1873-1908)

XXe siècle

  • Joseph II de Panthou (1908-1915)
  • Exupère Auvray (1915-1942)
  • Norbert Huchet (1942-1943)
  • Yves Bossière (1947-1956)
  • Paul Dupont (1956-1971)
  • Gildas Sévère (1973-1989)
  • Pascal Gaye (1989-1999)
  • Joël Houque (2006-)

Architecture

Classique. Architecte Eustache Restout

L'église

Elle a été entièrement conçue par Eustache Restout. L'artiste est l'auteur des peintures et du dessin des boiseries du chœur.
D'une longueur de soixante mètres, l'édifice présente un portail aveugle, la place étant laissée à l'orgue. La nef a cinq travées, de gros piliers soutenant des arcs en plein cintre. Le côté sud est illuminé par deux fois plus d'ouverture que le côté nord. L'autel est au centre et les bras de transept sont grands, selon la tradition prémontrée. Au dessus de l'autel, la coupole est une copie de celle de la chapelle du château de Sceaux, peinte par Charles Le Brun. La chapelle de Sceaux ayant disparu, il ne reste que cette copie à admirer.

L'orgue

L'orgue de Mondaye, bel exemple de l'art au temps de Louis XV, est du facteur lorrain Claude Parisot. Le buffet de l'orgue a été sculpté par l'artiste flamand Melchior Verly. Réalisé en 1741, l'instrument a été restauré en 1965 et en 2004 par les facteurs d'orgues Jean-Baptiste Boisseau et Jean-Marie Gaborit. Fait de vingt-sept jeux, il est régulièrement utilisé pour des concerts.

Le bâtiment conventuel

Le cloître, commencé au XVIIIe siècle par l'aile est et une partie de l'aile sud, fut continué et vitré au XIXe siècle mais inachevé. Il ne donne par conséquent pas cette impression bien connue de jardin fermé. L'escalier menant à la bibliothèque ainsi qu'aux cellules a des rampes en fer forgé.
La salle des pas-perdus comporte un auto-portrait d'Eustache Restout.

La bibliothèque

Elle contient à peu près 40 000 volumes dont quelques-uns du XVIe siècle.

Illustrations


Prieurés dépendant de Saint-Martin de Mondaye

  • Prieuré Sainte-Anne de Bonlieu, Bonlieu-sur-Roubion - Diocèse de Valence
  • Prieuré Sainte-Foy de Conques - Diocèse de Rodez
  • Prieuré Notre-Dame des Neiges, Laloubère - Diocèse de Tarbes et Lourdes
  • Priorato San-Norberto, Miasino - Diocèse de Novara (Piémont, Italie)

Bibliographie sélective
  • Godefroid Madelaine, Essai historique sur l'abbaye de Mondaye, Cæn 1874.
  • Jean Pelcoq L'abbaye de Mondaye, Juaye-Mondaye 1938
  • M. Degroult, Mondaye en Normandie, Juaye-Mondaye 1959
  • Tristan Jeanne-Valès, Mondaye, Photographies Noir et Blanc, ISBN 2-904141-00-6, Juaye-Mondaye 1982.

Liens externes

Notes et références

  1. Abbaye de Mondaye, François Petit, CRDP Rouen, 1979

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